Pari gagnant pour le premier MozHell Open Air
Le MozHell Open Air est né de l’envie de deux passionnés de metal à la tête de l’association Moselle Production (Julien Sinteff et Loïc Redel). Ils rêvaient d’organiser un grand festival Metal dans l’Est de la France et ont pu concrétiser ce rêve grâce à un financement participatif.
Insming est un village de 600 habitants perdu dans une région où tous les villages ont un nom qui se termine par ING et qui va vivre pendant 2 jours au rythme du gros son et des riffs bien lourds.
Le site est sur le terrain de foot, c’est-à-dire que quand j’arrive il fait 34° et qu’il n’y a pas d’ombre. Sauf pour les VIP et les médias et ça c’est vraiment une bonne idée – oui je sais je suis privilégiée mais ce n’est pas partout qu’on pense à nous !
Le décor est planté, clin d’œil au Hellfest avec de magnifiques fresques sur des toiles réalisées par l’artiste tatoueur Jack Ribeiro, allez voir son travail c’est incroyable. Chaque détail est pensé, chaque symbole est un clin d’œil à l’histoire de la sidérurgie dans la région où les « metallik warriors » côtoient des chimères et la croix de Lorraine. Le visuel sur les ecocups c’est lui aussi.
Les deux scènes se font face et les stands des exposants et de merchandising sont disposés autour de terrain, ainsi que de nombreux stands pour manger avec un choix varié.
Pas trop de déguisements chez les festivaliers, le dress code est noir évidemment mais il y a concours de chapeaux, casquettes et autres bobs rigolos pour se protéger du soleil.
« Un air de paradis » pour le MozHell Open Air !! Place au Jour 1
The Fall of Prometheus
Le temps d’arriver, de récupérer mon pass et de repérer les lieux j’arrive près de la Local Scène à la fin du set de The Fall of Prometheus.
Comme son nom l’indique tous les groupes qui se produiront sur cette scène sont issus de la scène locale et ont été sélectionnés suite aux votes du public et des bénévoles. J’ai à peine le temps de faire quelques photos de loin derrière le rideau de sécu car l’accès au pit est limité aux trois premiers titres. C’est un peu bizarre car c’est très calme. Je veux dire par là que l’heure n’est pas encore aux pogos, le public est comme moi écrasé par la chaleur. Mais leur fan club est présent avec des grandes pancartes et je regrette d’avoir loupé le début, leur Metal Prog est assez addictif.
Prypiat
Le second groupe de l’après-midi est aussi un groupe Mosellan. Je reconnais le guitariste Matthieu que j’avais shooté il y a trois ans dans le pub-rock Chez Paulette avec son ancien groupe Wazo. Je vais saluer Thomas et Papy les copains techniciens à la régie. Prypiat c’est du Deathcore, leur album est sorti l’été dernier et ils ont à cœur de le défendre sur scène avec leur nouveau frontman. Ça démarre fort avec des pogos assez violents et le premier wall of death de la journée. De mon côté je cherche l’ombre car je suis à la limite du coup de chaleur!
Lafayette
Apparement il y a des problèmes techniques et le groupe suivant arrive sur la Mainstage du MozHell Open Air avec du retard, ce qui m’a laissé le temps de me rafraîchir un peu.
Lafayette remplace au pied levé le groupe Tess. C’est seulement le deuxième concert de ce groupe de Metalcore Lyonnais mais s’ils ne l’avaient pas annoncé personne n’aurait deviné tellement leur set est puissant. Leur frontman Arthur est aussi un des chanteurs de Smash Hit Combo qui se produira demain. Une vraie boule d’énergie qui alterne chant saturé et voix claire. Le public est très réceptif et tout le monde danse. Bravo à eux pour cette performance, j’ai beaucoup aimé. Le festivalier qui a été évacué blessé à la jambe sûrement un peu moins!
First Rage
Retour sur la Local Scène après une longue attente, cette fois ce sont des problèmes techniques pour sonoriser la batterie qui retardent le set et quand les gars de First rage déboulent sur scène ils ont hâte d’en découdre: “C’est l’heure du goûter on n’est pas à la crèche faites un putain de bordel !“
C’est un groupe de Rap Rock Fusion originaire de Thionville (57) qui chante en français. Ils portent tous le maillot des Chicago bulls et DJ Labah aux samples est masqué. Je m’étonne de voir Christophe (Snap Border / Light Damage) à la batterie mais il officie comme remplaçant de luxe de Jordan Kieffer (qui sera sur scène ce soir avec Black Bomb A).
L’orage tourne autour du site, l’air est électrique et les premiers slams de la journée démarrent. Il y a beaucoup de fumigènes sur scène et Bob est gêné au chant, il me dira après qu’il y est allergique, pas de chance! Je reçois de plein fouet le contenu d’une bouteille d’eau quand le bassiste veut rafraîchir le public. Ce n’est pas désagréable par cette chaleur mais je m’éloigne pour essuyer mon matériel et je reste sur le côté en attendant d’immortaliser leur show pour la traditionnelle photo avec le public.
Guilt Trip
Encore un concert qui démarre en retard sur la Mainstage. C’est au tour des Anglais de Manchester Guilt Trip qui arrivent avec leur Metal Hardcore très énervé. Le look de la bassiste Bradley Hall en tenue de tennis vintage est un peu décalé et contraste avec le son bien lourd qu’elle envoie.
Guilt Trip existe depuis presque dix ans. Ils sont vraiment entrés dans la cour des grands avec leurs riffs à la Machine Head et une énergie live phénoménale. Leur frontman Jay Valentine court et saute partout, il réclame un circle pit dès les premières notes et les slams s’enchaînent.
Le son est très très fort et après les trois premiers titres où on est autorisés à prendre des photos je vais chercher un transat à l’ombre et préfère suivre le concert depuis l’espace VIP d’où on a une vue imprenable.
The Soul Of Bushido
Je retrouve les Soul Of Bushido qui vont démarrer sur la Local Scène. On ne se quitte plus depuis quelques mois car je les ai shootés en première partie de Rise Of The Northstar à Nancy en mars puis au Beastial Fest en mai où ils partageaient la scène avec Locomuerte. Steph un des guitaristes porte d’ailleurs leur t-shirt. Le groupe Lorrain de Crossover Metal est là pour défendre son album “Tome 1 Hagakure” sorti en mars. Ils sont heureux d’être là et ça se voit! Tom le batteur, issu de la Music Academy International de Nancy est assez exceptionnel. Ragnar au chant parle peu entre les titres. Il est rejoint sur scène par leur copain Brice Leblanc. En voyant un panda géant voler je me dis qu’on est bien dans l’univers japonisant des Soul!
Didier Super
C’est au tour de Didier Super le grand provocateur. Je me dirige devant la Mainstage alors que les balances ne sont pas terminées car c’est déjà un festival de punchlines. C’est la troisième fois que je le vois et la deuxième avec “Discount”, son groupe de “reprises de chansons de merde” comme il l’annonce.
Johnny en bande son pour commencer et voilà tous les metalleux qui reprennent en choeur “Sang pour sang”, un grand moment! C’est parti pour une heure de rigolade, Didier est en grande forme, personne n’est épargné. Il joue au gros macho odieux avec ses choristes, et va surfer sur les sujets brûlants de l’actualité, tout cela au deuxième degré sans filtre et sans oublier de s’adresser au public en allemand car c’est vrai que la frontière n’est pas très loin.
Vers la fin du set il se retrouve à la régie au centre du terrain “pour être près des vieux du fond” et continue avec ses compos et une guitare acoustique. Il revient sur scène en slamant et salue une dernière fois le “Hellfest du pauvre”, du grand Didier Super j’adore!
Black Bomb A
On reste sur la Mainstage avec Black Bomb A que je suis ravie de retrouver. J’ai pu discuter un peu avec Arno avant et il m’a dit que plein de belles choses arrivent pour eux avec une tournée en Europe en compagnie d’un groupe Ukrainien, c’est chouette! C’est ma première avec le nouveau line up depuis que Jacou a été remplacé par Etienne à la basse et que Jordan (qui est de la région) a pris les commandes à la batterie.
Poun arrive sur scène en lançant des flyers pour annoncer leur date du 27 septembre au Trianon en compagnie de Dagoba et de Locomuerte. Décidément on les voit partout ces chicanos, jusqu’au t-shirt de Sam! Poun et Arno sont en grande forme et arpentent la scène, je me demande combien de kilomètres ils parcourent par concert. Leur énergie est communicative et le public est à fond, walls of death, pogos et slams ne succèdent. La setlist comprend cinq titres du dernier album sorti en mars et qui a reçu un bel accueil. BBA nous délivre un set sauvage qui concentre la puissance et la technicité de leur Metal Hardcore.
Ils terminent le set avec “Mary” comme à leur habitude, et même si je sais qu’ils n’en peuvent plus de le chanter, c’est un titre emblématique que le public réclame à chaque fois. De mon point de vue de photographe c’est très compliqué de sortir des belles images sur seulement trois morceaux et avec peu de lumières et beaucoup de fumée.
Landmvrks
C’est au tour du phénomène Landmvrks d’enflammer la Mainstage. Le groupe de Rapcore / Metalcore Marseillais aux 25 millions d’écoutes sur Spotify est très attendu et les festivaliers les accueillent avec des hurlements dignes d’un concert de stars de la pop. C’est une marée de stage divings qui va déferler pendant une heure et quart, la sécu est noyée! Florent au chant impressionne par la vitesse de son flow. Je comprends l’engouement du public pour Landmvrks groupe taillé pour le live.
On se regarde un peu dépités entre photographes car le show se déroule dans un déluge de stroboscopes et de lights en contre-jour, notre hantise! Mais le lightshow est magnifique avec l’immense V lumineux entouré des papillons identifiables. Puis Florent prend sa guitare semi-acoustique pour interprêter “Suffocate” en solo. Ce moment de répit ne dure pas et le groupe le rejoint pour encore plus de riffs hardcore, le public est déchaîné et hurle les paroles.
Il est 1h du matin et avec tout le retard accumulé pendant la journée Hipskor le dernier groupe local va seulement commencer son concert. Je suis désolée les garçons mais j’ai encore une longue route qui m’attend. Je décide de rentrer dormir quelques heures car je reviens demain pour la deuxième journée…