Sylak Open Air, le live report du deuxième jour

Infected Rain - Sylak Open Air 2024
« Des gens qui crient, des monstres nordiques et des diots »

9h, le réveil sonne. J’ai beau être matinal, j’ai mal. Activité proche de 0 dans la maison, mon frère est encore en train de danser un collé-serré avec Morphée. Du coté de mes joyeux a(l)colytes dans le jardin, on émerge doucement. Le temps de prendre un petit-dej’ de bourgeois, nous voilà partis avec Djé en direction de la capitale locale du Metal, notre bien-aimée, Saint-Maurice-de- Gourdans.

Une arrivée toutefois à l’arrache qui me fait manquer les 2 premières chansons du premier groupe, mais qui me permettra de profiter d’un son plus qualitatif en m’éloignant de la scène. Et oui, malgré ce précieux sésame qui nous donne la chance d’approcher les artistes au plus près, on prend généralement une bonne dose de blast et de basse.

11h30: Aesmah

Comme je vous l’ai dit dans le report du vendredi (Si t’as pas lu mon report du vendredi, va le lire, sinon conséquences…), je ne suis pas du genre à écouter chaque groupe que je risque de voir en festival, je préfère me laisser la chance de faire une belle découverte, ou à défaut de ne pas être déçu par un groupe que j’aurai apprécié sur album.

C’est exactement le cas d’Aesmah. La formation de melodeath lyonnaise, qui ouvre le bal en ce samedi, propose un set absolument parfait qui n’a rien à envier aux grands noms du genre. On parle ici de riffs carrés, de percussions percutantes (oui, la formulation est un peu nulle mais j’adore les pléonasmes), sans oublier le growl de Liza, la chanteuse, qui vient saupoudrer cette recette déjà très alléchante d’un magnifique nappage atmosphérique. (Il est 11h30, mon horloge biologique dit que je dois manger, alors ça se ressent dans mon report, ok?).

Aesmah, c’est l’un de mes coups de coeur de ce festival, et à en voir le visage de Djé face à leur prestation (il est encore plus chiant que moi niveau musique, et plus chiant tout court, c’est dire…), je me dis que je suis dans le vrai et que cette journée s’annonce splendide.

12h30: Hysteria

Une fois n’est pas coutume, je ne connais pas. Évidement, je suis un homme de clichés, j’entends Hystérie, je pense à Mass Hysteria et je m’imagine déjà shooter un groupe qui va aplatir mon activité cérébrale… Et bien, PERDU !

Première surprise, l’arrivée de Xav’ (le batteur) avec qui j’avais bu quelques robustes pintes au TYRANT FEST il y a quelques années. Deuxième surprise, le bassiste, Adrien, que j’avais rencontré dans les mêmes circonstances et avec qui j’avais eu les mêmes occupations. Sylvain (chant et guitare rythmique) ainsi que Jérôme (guitare) viennent compléter ce line-up local.

Ceux qui me connaissent savent que je ne mâche pas mes mots (vraiment pas), et que je n’hésite pas à dire quand je n’aime pas (lis ce report pour savoir de qui je parle)…

Mais là, j’ai pris une sacré claque. Le quatuor joue fort, mais joue surtout propre. Ils amènent un Brutal Death assez classique en somme, mais avec certaines touches de mélo’ dans les intrus qui fait une réelle différence. Les riffs sont agressifs, les lignes de basses sont solides (malgré un léger problème de niveau en tout début du set m’ayant occasionné un massage des entrailles gratuit, merci les gars, mais qui sera réglé quasiment immédiatement par l’ingé son), la batterie est frénétique et le chant puissant.

Hysteria c’est ma deuxième claque de la journée, en deux groupes. Pour le moment on s’oriente vers un ratio assez positif, n’est ce pas ?

Sur ces belles notes, je pense qu’il est important d’aller se restaurer. Alors me voilà parti vers le stand de dots, ils étaient bons l’année dernière, j’espère qu’ils le seront encore cette année! J’y suis accueilli par probablement la plus jeune bénévole du SYLAK, qui tient la maison hautperchée sur son tabouret pour arriver à hauteur des clients, et qui affiche un sourire et une politesse absolument incroyable, surtout pour une enfant de son âge. Je pense que c’est important de le saluer, tellement ça m’a marqué et redonné espoir. Enfin, l’important c’est les diots, les diots étaient bons, je suis repus et content, je peux poursuivre ma journée.

Princesse des diots - Sylak Open Air 2024
13h30: Stinky

Je connaissais de nom uniquement, je sais que c’est du punk hardcore, j’ai sais aussi que je n’aime pas le punk hardcore… Mais allons-y, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Les nantais amènent une énergie certaine sur scène, le show est assez visuel, ça bouge, c’est agréable à regarder. Musicalement parlant, c’est très éloigné de ce que j’aime donc j’aurais du mal à être objectif. Les titres s’enchaînent assez vite et le public est réceptif, je pense que le show plait et c’est tant mieux.
D’ailleurs Thierry qui les apprécie, shootera Stinky lors de la Seisach’ Metal Night le 18 octobre prochain.

Retour en suite vers la base arrière où mes potes ont pris racine sur une table à l’ombre. Rapide débriefing du concert avant d’aborder des sujets beaucoup plus élevés intellectuellement comme par exemple les performance de Ben à la machine à coups de poings (On avait tellement cogné l’année dernière, le week end entier, que l’animal s’est déchiré le biceps, oui oui…) ou encore combien de temps j’allais tenir devant Tagada Jones (réponse dans le Live report du dimanche).

14h40: Insanity Alert

Alors là, j’avoue que je n’étais pas prêt. Je m’attendais ENCORE à un groupe de punk au final, je me retrouve face à des autrichiens qui nous sortent un crossover thrash complètement barré. Le chanteur arrive avec un bong gigantesque, le balance pour sortir un pétard. (Factices, je ne fais pas l’apologie de la consommation d’herbes médicinales, messieurs dames de la maréchaussée vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, vous avez face à vous un citoyen modèle).

Les sujets sont débiles à souhait, j’adore. On parle de Soirée sans bière, « All mosh, no brain » et j’ai eu droit à une reprise de Maiden, intitulée « Run to the pit ». Moi l’inconditionnel des Irons, j’avoue que j’ai bien rigolé. Le chanteur brandit tout un tas de pancarte avec des slogans tous plus cons les uns que les autres, pour finir avec un magnifique « PICON = AMOUR » qui finira de conquérir les quelques amateurs d’amer (moi) présents dans la foule. Insanity Alert, très belle surprise.

15h50 Infected Rain

Découverts au festival On n’a plus 20 ans en Vendée il y a quelques années (aucune idée de ce que j’ai pu aller faire là bas mais c’est un autre débat) j’avais beaucoup apprécié ce groupe tout droit venu des plaines de Moldavie. (Mais si rappelle toi un peu tes cours de Géo, le pays qui ressemble à une plume là!).

Très belle performance, l’énergie dégagée est à la fois brute et positive, c’est très agréable à écouter. C’est visuel (bon, Il faut aimer les dreads).

Quelques imprécisions dans le chant clair, mais rien de dramatique. Les lignes de basse sont solides (je vous ai déjà dit que j’étais amoureux de la bassiste? Maintenant vous le savez.), la guitare est propre. Le public était chaud bouillant, et répondait bien volontiers aux invitations de Lena, la chanteuse, à danser la farandole dans le pit.

Infected Rain, pas surpris, pas déçu, content et toujours amoureux de la bassiste.

17h00: Cro Mags

Une discussion très profonde au VIP m’a fait rater le créneau photo du groupe de crossover thrash américain. J’ai pu néanmoins profiter du set depuis le petit espace boisé situé en face (quel luxe) de la scène. Le groupe a complètement conquis la foule et retourné le pit du début à la fin du concert. N’étant pas à la base un amateur de hardcore, il faut avouer que c’était un plaisir de voir une telle osmose entre les musiciens et le public.

18h15: Comeback Kid

J’étais excité comme pas permis de voir Comeback Kid, ayant réussi à les rater à chaque fois qu’ils passaient près de moi, et même au Hellfest en 2022 où j’avais éventuellement perdu mon duel contre le muscadet. C’est donc remonté comme une horloge que je me dirige vers le pit photo pour ce groupe culte de la scène punk-hardcore canadienne. Le show est propre, l’énergie est incroyable. Le chanteur ira même se hisser sur les crash barrières pour chanter. Les classiques du groupe comme « G.M Vincent & I » ou encore « Somewhere Somehow » seront joués. Petit déception pour moi de ne pas avoir pu entendre « Sink In », mais je chipote. Les natifs de Winnipeg ont assuré et ont mis tout le monde d’accord.

19h30: Les Tambours Du Bronx

Bon, je vais peut-être faire mon blackeux de base ici. Mais les TdB c’est l’une des formations que je n’ai jamais vraiment compris. Ça part déjà de la scéno : Les gars, vous avez un batteur incroyable (Frankie Costanza), et vous le cachez derrière vos percussionnistes qui tapent avec des quilles de Molkki sur des futs de bière (vides en plus).

Enfin, restons objectif. Le concert est quand même costaud, l’ensemble des percussions porte l’auditeur dans une ambiance assez tribale et le public avait l’air ravi, c’est l’essentiel.

20H50: Terror

Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas fan de hardcore. Mais Terror, c’est un peu mon pêché mignon. Du hardcore à l’ancienne, sans fioriture, sans pseudo-envolées lyriques ou breaks de techno en plein milieu. Ça joue fort, ça joue bien. Ça joue avec le public, le groupe prend du plaisir sur scène, et ça se voit.

Le set était toutefois un peu court, plus court qu’annoncé mais on s’en contentera (les bénévoles de la sécurité aussi, qui auront passé le concert à recueillir une marée de slammers encouragés par Scott Vogel le chanteur).

22h20: Lordi

La nuit tombe sur Saint-Man’ city et les monstres finlandais font leur apparition. Un copain les ayant vus il y a peu avait été déçu de la prestation notamment du chanteur qui aurait perdu sa voix et serait essoufflé… QUE NENI! Le set était fantastique, les costumes sont magnifiques. Les musiciens s’éclatent sur scène. Mr Lordi est un véritable showman malgré son vocabulaire français plutôt… limité dirons nous.

Enfin, Lordi c’est mon coup de coeur de cette édition 2024 du SYLAK (avec Rotting Christ mais je ne suis vraiment pas impartial pour le coup).

Mention spéciale pour les techniciens lumière qui ont accompli un travail magnifique et ont sublimé la prestation du groupe.
Merci pour ce retour au collège !

23h50: Electric Wizard

Du doom pour clôturer la soirée ? Pourquoi pas! Je ne suis pas forcément fan de ce genre trop lent pour moi, mais il faut avouer qu’Electric Wizard est une référence en la matière. Les lumières sont sombres (trop sombres pour nous autres pauvres photographes, mais on se sera consolé en regardant les images de femmes dénudées faisant des offrandes au malin en arrière plan…) mais enfoncent ce coté sombre et witchy.

Une très belle prestation, qui mettra fin à ce deuxième jour de festival.

Après cette journée bien remplie, il est l’heure pour moi de reprendre la route, afin d’être en forme pour la journée de demain, avec les deux groupes qui me font mourir d’impatience, Rotting Christ et Behemoth.
Stay tuned pour la suite !