Dans l’attente de «Glory Or Nothing» nouvel album des Overdrivers
Crédit photo bannière ©Kalimba
Ils sont originaires des Hauts-de-France, plus précisément de Béthune, mais ces quatre phénomènes s’apprêtent à débouler avec douze titres punch heavy rock qui auraient très bien pu prendre assise dans le désert australien. « Glory Or Nothing », le troisième album des Overdrivers, est tout simplement une bombe de hard rock franc et direct, qui reprend tous les codes du genre et c’est ça qui est bon ! Ne vous posez pas de question, ces mecs sont là pour vous faire headbanger, un point c’est tout !
En présence de Lionel Das Neves (bassiste) et Anthony Clay (guitariste), My Rock Revolution vous révèle, en avant-première, les secrets de leur prochain opus.
Interview réalisée le 23 janvier 2025 au Dr Feelgood, Paris par Martine Varago
À l’écoute de votre troisième album « Glory or Nothing », on ressent les influences des années 70-80 telles que Ratt, AC/DC. Est-ce qu’il y a d’autres groupes qui vous ont influencés ?
Anthony Clay : Il y a Children of Bodom. Bizarrement qui n’est pas dans le style. Leur guitariste Alexi Laiho est mort (NDJ : le 29 décembre 2020, Helsinki, Finlande) le jour où l’on proposait le solo de « Glory or Nothing ». Ce solo a été construit en m’inspirant de ce guitariste. Pour le morceau « Overdrivers », on venait de jouer avec le guitariste de Judas Priest, Richie Faulkner, je me suis inspiré de « Elegant Weapons ». Pour les structures des morceaux, on aime bien rester classique, c’est du rock. Notre tronc commun c’est vraiment AC/DC, le rock australien. Sur les premiers albums, c’était vraiment ce style-là mais ce n’était pas recherché. Quand on a commencé à composer avec le groupe, le son qu’on aimait, c’était celui des guitares qui sortait juste de l’ampli, sans effet. Ce type de riff, assez simple. Donc cela sonnait comme AC/DC, Airbourne. C’est venu naturellement quand on a voulu créer notre musique. Et pour cet album, on s’est dit que tant que la musique plaît à tout le groupe, on fait les compos comme ça.

J’aimerais approfondir ces influences. Justement qu’est-ce qui te plaît dans ce son là ? est-ce qu’il y a d’autres influences comme les parents par exemple ?
AD : Cela dépend des membres du groupe mais pour Adrien, le chanteur, et moi-même, on a grandi avec des parents qui ne sont pas du tout dans ce milieu. On a vraiment commencé à écouter de la musique dans notre coin quand on était ados. Le choix du son, c’est vraiment personnel. Nous n’avons pas été influencés, c’est juste le son qu’on aime bien.
Quel a été le moment fort ou l’élément déclencheur pour se mettre à la musique ?
Lionel Das Neves : Quand j’ai eu l’âge de 12 ans, j’avais envie d’avoir un clavier et j’ai commencé par étudier le clavier. Au départ c’était une activité comme une autre. Puis, c’est très vite devenu ma passion. Avec l’engouement de la famille, des parents, des cousins,… mais aussi lorsqu’il y avait des soirées et des mariages où je pouvais jouer et où tout le monde s’éclatait, … forcément on a envie de faire plaisir aux gens. C’est venu comme ça, naturellement. Puis, je me suis intéressé à la guitare, à la batterie et enfin à la basse. Pour revenir aux styles musicaux, on a tous beaucoup d’influences diverses et variées. Musicalement dans le groupe on est tous ouverts d’esprit et on écoute beaucoup de sons différents.
Quels autres styles par exemple ?
AC : Je suis un gros fan de musiques de film. Mais j’écoute de tout : du death metal, même de la pop, de la chanson française, … On écoute vraiment de tout.
LDN : Il y a de bonnes choses dans chaque style et c’est à chacun de choisir.
AC : Sur l’élément déclencheur que tu évoquais dans ta question, un jour, on m’a offert un disque d’AC/DC : c’était l’album qui commençait par le morceau Thunderstruck (ndj : The Razors Edge, 1990) avec le gimmick de guitare et quand j’ai écouté je me suis dit : « waouh … je veux faire ça ! » Du coup, j’ai demandé à mes parents qu’ils m’achètent une guitare avec un petit ampli. Le matériel était pourri et en plus, je n’avais pas le niveau. C’était vraiment nul mais, dans ma tête, ça sonnait comme un stade de France ! Depuis, je me suis passionné pour ça. Voilà le déclic, c’est l’écoute du morceau « Thunderstruck ».
Vous êtes originaires de Béthune, de la région Hauts-de-France et Lionel de l’Essonne. Comment faites-vous donc pour les répétitions ?
LDN : On s’organise, nous ne sommes pas un groupe classique à se rejoindre deux ou trois fois dans la semaine. Je vais chez eux dans le nord une fois par mois.
AC : On a eu des petits soucis de personnel et notamment de bassiste. On a fait le tour de tous les bassistes qu’il y avait dans la région. On ne trouvait pas ce que l’on cherchait et on a donc élargi le périmètre de recherche et à force d’élargir, nous sommes tombés sur ce gus-là.
LDN : La petite anecdote, c’est que l’on s’était déjà rencontrés lorsque j’étais batteur dans un autre groupe. On avait tout de suite sympathisé : on avait le même esprit rock‘n’roll en gardant le côté fun. On est toujours restés en contact ; il y a à peu près un an, je discutais aussi sur Facebook avec le chanteur Adrien et je leur ai proposé mes services. De fil en aiguille, on a réussi à s’organiser.

De nos jours, de plus en plus de groupes répètent à distance grâce aux nouvelles technologies.
LDN : On répète ensemble, pas en visio. Par contre, grâce à Internet, on peut communiquer sur tous les autres sujets à aborder. Pour les échanges, c’est facile et cela permet de travailler sur l’album, sur les textes.
AC : Pour l’apprentissage des morceaux, tu es autonome. Dans ma chambre, j’ai un petit studio et, entre nous, on appelle ça la salle de torture (MDR). Du coup, j’enregistrais et je scrutais la moindre erreur du nouveau bassiste. J’étais intransigeant. Au tout début, c’est comme ça que l’on a fait. Malgré la distance, on arrive à travailler et à construire. C’est parfait !
LDN : Il vaut mieux trouver la bonne personne même si elle est à distance que de trouver quelqu’un proche de chez soi mais qui va faire à moitié l’affaire. C’est peut-être plus facile par rapport à la distance mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus pro finalement.
Dans quelle salle ou club jouez-vous généralement dans le nord de la France ?
AC : On a déjà joué au Splendide à Lille : c’est une belle salle. La première année où l’on a voulu se faire connaître, se former vraiment à la scène, on a commencé à tourner beaucoup dans le nord, dans des petits festivals et des petits bars. Aujourd’hui, on essaie plutôt de s’expatrier du nord. Cette année, par exemple, on a une seule date c’est au Bë För Aütfëst (ndj : 29 mars 2025). À Lille, le but, ce serait de jouer à l’Aéronef. Ce festival émerge depuis quelques années et ils organisent celui-ci pour une bonne cause : pour les gens atteints d’autisme. Quand c’est une bonne cause, c’est encore mieux pour nous, on est contents d’y participer.
Un troisième album « Glory or Nothing » le 7 mars prochain
Question classique : comment se sont passés la création et l’enregistrement de votre album qui sort prochainement le 7 mars ?
AC : En fait l’album devait sortir beaucoup plus tôt, pendant la période du Covid.
C’était un peu dommage de sortir un album sans pouvoir le promouvoir ! À l’époque, on n’avait plus le droit de faire de concerts. Les deux précédents albums, nous les avons réalisés en quelques mois mais celui-ci nous l’avons construit sur plusieurs années et c’est pour ça qu’il est peut-être différent. Cela nous a permis entre 2020 et 2024 de travailler et de retravailler sur les morceaux, d’essayer de les améliorer sur le long terme.
Pour l’enregistrement, nous sommes allés dans un studio vers Cambrai qui s’appelle le Hangar à Sons. On a enregistré avec Bertrand Chalet, c’est l’ingénieur avec qui on avait enregistré les précédents opus. Pour la partie mixage, on s’est adressés à Fred Duquesne de Mass Hysteria qui fait de la production. Il a produit pour Mass Hysteria, Ultra Vomit, Bukowski. On a donc demandé à Fred Duquesne que l’on connaissait déjà comme musicien s’il voulait bien travailler pour nous. Il était carrément partant. On a fait un mois d’enregistrement en studio vers février-mars 2024 et maintenant on est en train de faire la promotion, des clips.
Pour les clips, est-ce que c’est vous qui les créez entièrement vous-même en parfaite autonomie ou faites-vous appel à un professionnel du milieu ?
AC : En ce qui concerne la création, on travaille en collaboration avec Jul Metter qui est réalisateur et qui fait énormément de clips pour beaucoup de groupes. Ce que l’on fait, c’est qu’on lui envoie l’album et il nous indique les musiques ou les morceaux les mieux adaptés. Ensuite, on fait un sondage chez des amis pour avoir leurs opinions sur les titres qui ressortent le mieux. D’ailleurs, c’est très drôle parce que le fait de faire écouter l’album à des copains pour qu’ils nous donnent leur avis, même si on avait bien sûr notre avis sur les titres préférés des morceaux qui potentiellement auraient pu sortir en vidéo, a mis en lumière une divergence sur les titres à choisir. On a demandé à une vingtaine de personnes et sur les vingt, il n’y en a aucune qui avait choisi les titres que l’on avait sélectionnés. En revanche, d’autres chansons que l’on n’aurait pas du tout soupçonnées, sur lesquelles on aurait moins misé, sont sorties du lot dans les sondages. Du coup, on a suivi l’avis du public. A partir de là, on a envoyé les morceaux choisis et Jul nous a proposé des scénarios. On fait ensuite des brainstormings en apportant de nouvelles idées.
Tout ça dans la bonne humeur !
AC : Pas toujours ! Parfois, on a des désaccords très violents !
LDN : Tant que les résultats sont là !
Et pour le choix des singles, cela s’est passé de la même façon ?
AC : Exactement, car on avait choisi un autre titre.
LDN : On était relativement d’accord entre les membres du groupe sur quatre morceaux choisis.
AC : On pensait avoir choisi les quatre morceaux les plus percutants. Finalement, après le sondage, les gens ont choisi à l’unanimité « Guitar playboy ». Et le clip pour « Meet The Monsters » est sorti le 22 janvier.
« Guitar Playboy » est à la fois le premier extrait de cette galette terriblement féroce et le premier clip. Il impose un rythme implacable. De l’intro au solo, en passant par ce riff métronomique, les guitares mènent la danse. Qu’est-ce que ce clip vous a apporté en terme de résultats?
AC : À ce jour, les résultats sont excellents et le nombre de vues ne cesse de grimper.
LDN : On est à 85 000 vues en un mois. Le label nous suit.
AC : Le morceau « Guitare Playboy » plaît. Il a des sonorités très traditionnelles dans le style que l’on joue. On s’est dit : on ne perd pas les fans de la première heure. Par contre, pour le second titre « Meet The Monsters », il tourne plus vers le heavy et son univers demeure un peu plus noir tout en restant dans notre style. On tente des variantes et pour l’instant les retours sont supers. On est contents. C’était la stratégie que l’on avait : garder les fans du début tout en en attirant de nouveaux. On essaie d’élargir notre public.
LDN : Il y a des morceaux plus heavy dans ce nouvel album que dans les précédents.
Passons à la dernière question sur vos projets. Est-ce que vous avez des propositions de dates de concerts à nous annoncer ?
LDN : La tournée va commencer le 14 mars au Rocksea à Saint Gilles Croix de Vie dans le centre-ouest de la France, le 15 mars à Parthenay puis on fait un festival le 22 mars à Châlons-en-Champagne. Il y a une trentaine de dates dont une dizaine en Espagne à partir de début avril.
Qui vous aide à trouver des dates ?
LDN : Pour l’instant, on n’a pas de tour manager. C’est Adrien et moi-même qui gérons.
Et le carnaval de Dunkerque, ce n’est pas prévu ?!
AC et LDN (rires) : Non !
AC : Le carnaval en soi est déjà un concert. Les gens chantent !
Merci pour vos révélations. Au plaisir de vous voir prochainement en concert.


Tracklist :
1. Kings of the Road
2. Overdrivers
3. Glory Or Nothing
4. My Girlfriend Is a Pornstar
5. Cobra Kai
6. Guitar Playboy
7. Bad Breath Girl
8. Meet the Monsters
9. Ready for the Rodeo
10. We Are One
11. Perfection Is My Name
12. In Fear, Blood and Fire