Jour 3 SYLAK Open Air

Behemoth - tête d'affiche du Sylak Open Air 2024 -3
Une troisième journée qui vient clôturer un Sylak Open Air réussi

Après un samedi  bien rempli, avec de belles découvertes, nous voici partis pour ce troisième et déjà dernier jour de ce superbe festival qu’est le SYLAK OPEN AIR.

Un festival qui, malgré l’accueil de têtes d’affiches qui ont l’habitude de se produire à l’international, a à coeur de s’intégrer à la vie locale et de travailler auprès des communes.

La majorité des prestataires (nourriture, hébergement, locations, traiteurs…) sont du coin, des temps de scène sont réservés pour les groupes émergents de la région Rhône-Alpes. Pour moi, le chiffre le plus impressionnant est le pourcentage de bénévoles résidant sur la commune de Saint-Maurice-de-Gourdans. 60%, le chiffre est colossal et montre bien l’attachement des locaux à cette grande fête annuelle en l’honneur des musiques amplifiées.

Au total c’est plus de 10.000 personnes qui ont été accueillies lors de cette édition 2024 du Sylak Open Air.

Mais assez parlé de chiffres, rentrons dans le coeur du sujet. Celui que vous attendez tous, les concerts. Évidemment, comme ni Djé ni moi ne savons lire, nous ne nous sommes pas aperçu que le premier concert commençait plus tôt en ce dernier jour… Nous avons donc manqué le premier groupe de la journée, Strivers. Désolé les gars !

12h00: Kamizol – K

On attaque la journée par le groupe de hardcore lyonnais. Je ne suis pas fan du genre mais j’étais tombé dessus par pur hasard il y a quelques temps et j’avoue que j’avais pas mal accroché.

Le duo féminin/masculin au chant apporte quelque chose d’intéressant. Sur scène, l’énergie est là, et le public répond présent malgré l’heure assez matinale. Le pit est complètement déchainé, on voit là, l’essence du festival: Support Your Local Artist Krew.

Un set d’une demie heure qu’on trouvera même trop court et qui donne envie d’y retourner!

13h00: Escuela Grind

Je ne savais pas à quoi m’attendre, et bien j’ai pris une sacrée branlée. Le show est rodé et agressif. Les morceaux sont courts et intenses.

L’efficacité du style de quartes américain n’appelle aucun commentaire, pas moins que la puissance vocale de Katarina, la chanteuse. L’ambiance est électrique, pour ne pas dire chaotique dans le pit. Il faut dire qu’il est déjà 13h, et que les animaux commencent à se réveiller… C’est de bon présage pour la suite de l’après midi!

Pause frite - Sylak Open Air 2024
14h10: The Roughneck Riot

Loin de ces groupes de folk-punk mainstream, on retrouve ici une formation beaucoup plus underground avec un son tantôt lourd, tantôt mélodique. Les sonorités et les rythmes sont catchy et ont complètement conquis le public qui a pris grand plaisir à remuer joyeusement sur fond de banjo et d’accordéon. Les styles explorés sont assez divers et variés, certains morceaux tirant plus vers la folk, d’autre complètement sur du pop-punk. Le chanteur lui même en blaguera en disant que le groupe était heureux d’être là, mais se demandait ce qu’ils foutaient au milieu de tous ces groupes de metal. Un set d’une quarantaine de minutes qui donnera à Saint-Mau’ une ambiance de taverne irlandaise pour poursuivre une déjà bien belle journée.

15h20: Ken Mode

Tout droit venu du Canada, le quatuor vient nous présenter son univers si particulier oscillant entre rock et noise. Une énergie assez étrange s’en dégage, avec un bassiste complètement intenable qui vit chaque note, le chanteur passionné à la voix écorchée, le batteur frénétique qui me ferait presque avoir de la peine pour sa caisse claire, ou encore la multi-instrumentiste qui ne cessera de nous étonner de par ses prestations au clavier mais aussi au saxophone (qui seront de véritables solos). Un mélange qui me laisse assez pantois, n’ayant pas réussi à vraiment rentrer dans le set, mais je me dois de noter la perfection de la prestation scénique des canadiens.

16h30: Cancer Bats

Dès les premières notes, l’énergie envoyée par le groupe est assez incroyable. Ils sont ici chez eux et ont bien l’intention d’en profiter la totalité du set. Le chanteur nous fait le plaisir de s’adresser à nous en français à certains moments du concert. La setlist quant à elle sera plutôt variée, avec des morceaux des anciens comme des nouveaux albums. Les musiciens prennent du plaisir sur scène et je prends du plaisir à les photographier. Le show est rodé, net et précis, mais conserve ce coté punk qui a fait connaitre et fait toujours l’identité du groupe canadien.

17h45: Tagada Jones

Voilà voilà, le moment tant redouté (ou attendu) est arrivé. Ceux qui me connaissent le savent déjà, s’il y a bien un groupe français que je ne peux pas sentir, c’est bien TJ. Alors je vais essayer de rester objectif. Le show est propre et rodé, ils savent ce qu’ils ont à faire et le font correctement, la setlist comprend les titres phares du groupe. Le public a été conquis et a repris à l’unisson la plupart des refrains dont « 0 de conduite ».

19h00: Rotting Christ

Alors, là. Clairement. Je ne peux pas être objectif face à ce « monument » qui se dresse en face de moi. RC c’est MON groupe. Et à chaque prestation, je ressens les mêmes choses. Dès l’intro, « 666 », le public commence à taper dans les mains. Les grecs font leur entrée sous les acclamations de la foule. La bande son continue de jouer jusqu’au traditionnel « Are you ready? » de monsieur Sakis Tolis qui déclenchera un headbang général sur scène et dans le public (qui m’en a déclenché un, comme à chaque fois, et j’ai raté quelques clichés, mais quelle importance, c’est un concert de Rotting Christ, putain).

S’en suivront 50 minutes de concert sans aucun accroc, simple, mais ô combien efficace. Des titres cultes du groupe, tels que « Kata Ton Daimona Eaytoy », « Dies Irae » ou encore le génial « Grandis Spiritus Diavolos ». Mais aussi le nouveau single sorti début 2024, « Like father like son ». Musicalement c’est propre, ça joue fort, comme à leur habitude, les grecs sont heureux d’être là et c’est si plaisant à voir.

Enfin, je pourrais m’éterniser sur le sujet, mais Thierry va râler sur la longueur de mes articles… Alors je conclurai ce paragraphe en disant que Rotting Christ, c’était probablement LE concert du week-end.

20h20: Septicflesh

On reste en Grèce avec le groupe culte de death mélo d’Athènes. Des concerts j’en fait, mais je pense que Septicflesh, c’est le groupe que j’ai vu, qui a le son le plus propre. La chose n’est pas simple, entre la violence de la batterie, les riffs puissants et les samples mélodiques, on pourrait assister à une cacophonie pas permise. Mais non, les hellènes sont fidèles à leur réputation et encore une fois, le son est impeccable. Un concert d’une cinquantaine de minutes qui portera l’auditorat à travers les mythes et la culture de la Grèce Antique, une véritable symbiose entre le passé et le présent qui fera bouillonner le public du SYLAK pour entamer cette soirée de clôture dantesque.

21h40: Converge

Autant j’assume ne pas être fan, mais on ne peut que saluer une prestation d’un si haut niveau technique. L’ambiance est lourde et Jacob, le chanteur est complètement survolté. Il court, saute, hurle… Le public est conquis & le contrat rempli.

23h25: Behemoth

Il est maintenant l’heure d’assister à la dernière prestation du festival, la très attendue tête d’affiche, les polonais de Behemoth. On n’a plus besoin de présenter la formation emmenée par Adam « Nergal Darski qui tient sa part de responsabilité dans l’émergence du metal extreme polonais.

Même si le style du groupe a évolué d’un black metal traditionnel vers un blackened death, sa renommée n’en a pas été amoindrie pour autant. La foule se masse devant la scène ou un immense drap blanc cache la scénographie. Elle est si compacte qu’il m’est difficile de me frayer un chemin jusqu’à l’entrée du pit photo et je dois me justifier auprès de certains que je ne fais que passer et ne vais pas camper devant eux la totalité du set…

Les lumières s’allument et les percussions démarrent, toujours derrière ce drap blanc ou l’on distingue peu à peu Nergal en ombres chinoises. Le drap s’affaisse et le set est lancé. Une heure et demie d’un show extrêmement bien rodé, avec la scéno la plus travaillée du weekend. J’ai eu droit à « Conquer All » et « Blow your Trumpets, Gabriel ». La pyro est omniprésente et vient renforcer le coté théâtral de cette performance déjà magistrale. Une superbe manière de conclure cette magnifique édition du festival.

Mes – du SYLAK:
  • La gestion cashless: j’avoue que je n’ai pas trop compris pourquoi mettre une cashless si ce n’est que pour le bar et le stand de nourriture officiel du fest. Soit on en met pas du tout soit on donne des terminaux à tout le monde quitte à ce qu’il y ait plusieurs moyens de paiement sur les stands.
  • Le merch artiste en cash: Alors oui, certains groupes avaient des TPE et tant mieux. Mais devoir payer en cash pour des têtes d’affiche, j’ai trouvé ça un peu dommage.
  • L’absence de plateforme/espace PMR: je sais que la taille du site rend la chose difficile, mais pour avoir discuté avec une personne en fauteuil avant Behemoth, je comprends sa frustration d’être assise à 40 cm du sol alors qu’elle était entourée de gens debouts… Alors que des bénévoles et VIP regardaient le concert depuis le coté du pit photo, et qu’on lui a refusé l’accès à cet espace.Je pense qu’il y a une belle piste d’amélioration de ce côté là.
Mes + du SYLAK:
  • La fluidité: La taille humaine du site et la jauge cohérente permettent de ne pas avoir cette sensation d’étouffer, même aux heures de pointe. Très peu d’attente, que ce soit à l’entrée du site ou sur site. Parfois un peu au bar, mais si vous n’aviez pas tous soif en même temps aussi… Un petit peu en sortie le soir avec les contrôles d’alcoolémie systématiques de la maréchaussée, mais ce n’est pas du fait de l’organisation.
  • La diversité dans la restauration: Au final pas mal de choix sont proposés considérant la taille du festival et la qualité est bien présente.
  • L’accueil/ les bénévoles: C’est grâce à eux que le festival se déroule bien, alors encore merci et félicitations à tous !