Une journée enflammée à Cercoux
Après une nuit très reposante, plié en 4 dans le bolide, un petit déjeuner sponsorisé par l’épicerie du village, me voilà frais et dispo (mytho) pour cette nouvelle journée à Cercoux où le soleil cogne déjà.
Le mercure a prévu d’atteindre les 40 degrés, et l’on cherche déjà des points d’ombre au camping et sur site pour contrer son effet. Arrêtons cependant de nous plaindre du beau temps, car un festival sous la pluie, le public du Hellfest 2022 s’en rappellera un moment (dédicace spéciale au brave qui avait visiblement oublié de planter les sardines de sa tente, et qui lui a offert un baptême de l’air…). Rapide coup d’oeil sur la programmation de la journée avant le début des hostilités, pas mal de choses assez différentes, ça me plait. J’aime les festivals éclectiques où chaque groupe vient proposer un bouleversement de style. Il est 14h00, et sous un soleil quasiment au zénith, vient se présenter à nous le premier groupe de cette deuxième journée…
Black’n’Red
Très belle idée de la part de l’organisation du festival que de faire débuter cette journée par un groupe de Hard Rock de la Région. Les Charentais (Angoumoisins pour être tout à fait exact) nous offrent une prestation qui sent l’été, un hard rock entrainant teinté de blues, qui donne envie de danser. Voeu qui sera exaucé à la demande de la chanteuse qui arrivera à lancer un Madison dans un festival de metal, bien joué. J’aimerais bien que Locomuerte nous balance une Macarena demain, la boucle serait ainsi bouclée…
15h00 Theorem
On les attendait, les bordelais! On les attendait même fermement. C’est devant un public qui commence à se masser devant la scène que les girondins se présentent à nous. C’est moderne, rythmé et surtout bien fait. Derrière les fûts, Mickaël cogne sévère. Et comme dirait mon pote Ben « J’aime quand ça
cogne ». Enfin bref, très bon set de Theorem qui se révèle comme un talent émergent de la scène française, à suivre avec grand intérêt!
16h00: Fhorce
On change de style (encore) avec Fhorce, formation bordelaise également, qui vient nous présenter un hardcore assez moderne. Le groupe a une réelle prestance sur scène. Niveau sonore, ce n’est pas ma came mais ça s’écoute quand même super bien. Le set est carré, c’est énergique, les growls de Christopher sont puissants, l’assise rythmique de Corentin (basse) et de Julian (drums) est efficace. Quant à Louis et Victor la paire de guitaristes, ils font super bien le taff … et surtout le public à l’air d’aimer ça au point d’en redemander.
17h00: Akiavel
On ne les présente plus, après avoir retourné le Motocultor l’année dernière, le groupe provençal s’est inscrit avec la manière dans le paysage metal français. On les voit partout, sur scène comme sur les réseaux. Chacun de leurs concerts est une véritable claque dans le museau, un crochet d’Iron Mike dans la mâchoire… (Ouais ok, la saison de boxe reprend bientôt, ça va me faire du bien). Sur scène, le show s’articule autour du jeu d’Auré, complètement possédée qui vient tourmenter tour à tour Chris et Jay.
C’est carré, gras, puissant, lourd (ok, j’arrête les superlatifs, vous avez compris) et tout le monde en redemande. Si l’on devait résumer Akiavel en un mot ? BAGARRE (sans hésiter).
18h00: Koritni
Un groupe de hard rock (encore!) australien cette fois-ci. C’est hyper entrainant, sur scène les gars prennent du plaisir. Très agréable à voir, c’est simple et efficace, recette courante chez ces groupes australiens. Koritni s’inscrit dans la lignée d’Airbourne, même si le style n’est pas vraiment le même, le rendu est semblable. Ça sonne comme l’été, et ça donne envie de partir faire du 4×4 dans le bush et s’envoyant des grosses cannettes de Bud Light. La vie, en somme.
19h00: Heart Attack
Découverts au Motocultor l’année dernière où le groupe jouait devant une véritable foule agglutinée devant la main stage, j’étais donc content de les revoir à nouveau dans une ambiance un petit peu plus intimiste. Pas grand chose à jeter de cette prestation, le show est rodé, techniquement parlant il n’y a pas de déchet. Oscillants entre des influences modernes, des passages plus lents, sombres et mélancoliques, ou encore des riffs plus old-school, Heart Attack nous prouve qu’ils méritent leur réputation et leur place dans la scène française actuelle. Encore un groupe à suivre de près.
20h15: Benighted
Si l’on dit qu’Akiavel, c’est la bagarre, que dire de Benighted? La guerre. C’était le concert que j’attendais le plus de cette journée, et je n’ai pas été déçu. Sur scène, on a face à nous un quartet de bucherons n’ayant pour seule volonté que de retourner le pit. Mission accomplie, quand on voit l’autoroute de slammers en fin de concerts. Un brutal deathcore extrêmement bien maitrisé & joué à la perfection. Julien au chant envoie sévère (pieds nus, toujours), et derrière on a Kevin à la batterie qui cogne comme un possédé. Les autres ne sont pas là pour trier les lentilles non plus. L’ensemble nous offre un set de très haute volée qui ne fait que confirmer leur réputation. Benighted, conforme à mes attentes, LE concert de la journée.
21h30: Zeal & Ardor
Un style très particulier que je n’avais pas saisi lorsque je les avais découverts au Hellfest il y a quelques années. Mais en prenant le temps de chercher à comprendre l’univers et le concept, on y prend goût, vraiment. Une puissance assez rare se dégage de chaque prestation de Manuel Gagneux et ses acolytes. Les passages blues viennent contraster avec les passages plutôt black, pour au final donner un savant mélange à l’intensité redoutable. Les titres les plus connus seront joués, j’attendais avec impatience Götterdämmerung et évidemment je n’ai pas été déçu.
Enfer photographique, mécontent de ne pas avoir pu ramener des clichés satisfaisants.
22h45: Born Of Osiris
Un groupe qui n’est pas à présenter non plus, les américains nous offrent un set extrêmement bien rodé. Puissant et brut. Je ne suis pas forcément réceptif à la musique mais on ne peut que saluer une prestation aussi pro. Coté public visiblement ça plait, à en voir le degré d’agitation de la fosse. Il est maintenant l’heure d’accueillir la tête d’affiche de la journée, et même probablement du week-end…
00h00 Jinjer:
Minuit, le pit est blindé. Sûrement la plus grosse affluence du week-end (2.600 personnes ce samedi), et ce, malgré l’heure assez tardive. Les ukrainiens, emmenés par la charismatique Tatiana Shmayluk, viennent déposer leur set de Groove metal aux teintes de prog et de hardcore. Oui je parle bien de déposer un set, car je trouve chacune de leur prestation « aseptisée ». C’est très propre, ça joue très bien, ça sonne parfaitement. Mais il manque cette touche de folie, cette interaction avec le public qui fait d’eux un groupe aimable. Je vous rassure néanmoins, on était sur une prestation de très haut vol, digne de la réputation du groupe qui a ravi les fans qui se massaient au premier rang, et a conquis les septiques au fond de la fosse. (Bonne blague, non?). Jinjer aura mis tout le monde d’accord et clôturé ce samedi d’une très belle manière.
On a déjà hâte d’être demain, avec des groupes comme Cradle Of Filth ou les légendaires Testament. En attendant, petit débriefing avec la même équipe d’intellectuels qu’hier, mais à grandes rasades de rhum arrangé cette fois-ci.
Une bonne nuit de sommeil dans le bolide, et on se dit à demain, pour de nouvelles aventures.
Stay tuned pour le live report du dimanche !