Un week-end ultra metal à Mennecy

Locomuerte - Mennecy Festival 2024
Mennecy festival, 12ème édition 6-7-8 septembre 2024

22 groupes annoncés, 2 scènes, 4.500 entrées, un week-end ultra metal à Mennecy
Texte et photos par Martine Varago

Jour 1

Au moment où le festival ouvre ses portes vendredi 6 septembre à 17h, le public est clairsemé. Il revient au trio de doom metal, Witchorious et au groupe de metal français Sanctuary (à ne pas confondre avec son homonyme américain !) de jouer les premiers, d’un côté sur la Eye stage et de l’autre côté sur la Menn’ stage.

Même si la majorité des groupes représentent les régions françaises, une place honorable est laissée aux groupes européens. La première journée présente donc des musiciens aux genres variés : du metal hardcore avec Eon, Elements of Noise de Toulon et Red Gordon, venant de Clermont Ferrand en passant par le metal fusion de Ill Nino, seul groupe new yorkais. Sur scène, c’est Red Gordon qui commence à chauffer la fosse avec son groove metal aux influences hardcore ainsi que les New Yorkais, deux groupes débordant d’énergie.

Hypnos démarre la soirée, faisant son grand retour, après vingt ans, avec son death metal de la République Tchèque. Très attendu : Les Tambours du Bronx s’unissent depuis 1987 pour jouer des percussions aux influences multiples dont le metal. Accompagnés de personnalités fortes comme Reuno Wangermez (chant), Stef Buriez (Chant, Loudblast, TTT), Renato Di Folco (chant, Dropdead Chaos, Trepalium), Franky Costanza (batterie) et Arco Trauma (claviers, Sonic Area), les roulements font trembler la terre de Mennecy. Enfin, pour clôturer cette première soirée, Korpiklaani, le clan des finlandais de folk metal fait craquer l’audience en crowd surfings, offrant du travail supplémentaire aux bras bénévoles de la sécurité.

Jour 2

Ce samedi est sûrement la meilleure journée de programmation. C’est Gonezilla, né de la volonté de partager une expérience musicale riche en doom metal et envolées lyriques produites par la chanteuse Céline et chargé d’émotion gothiques, que le quintet lyonnais offre un spectacle intéressant. Puis l’ambiance s’obscurcit par le death metal des groupes Tanork et Daturha. L’après-midi se poursuit avec Onigami, un quintet à double voix qui incendie l’audience et lance mur de la mort et jumps. Gravekvlt démontre son énergie et révèle un metal impie avec mixtures punk, beat et death metal, le tout sur un fond de rock’n’roll puissant, que l’on pourrait appeler tout simplement du speed metal.

Place à la locomotive LocoMuerte pour assurer la fiesta avec leurs anciens morceaux mais également avec leur nouveau « Parano Booster ». Folie et furie assurées aussi bien sur les planches que dans la fosse aux crocodiles !

Arcania et son thrash peu original, certes, arrive derrière, ce qui reste difficile après la prouesse de la famille LocoMuerte. l’Opium du Peuple, sept musiciens et musiciennes, bien déjantés qui reprennent de la variété à la sauce metal / punk jouent techniquement bien et avec humour.  De « Voyage voyage » de Desireless  à différents autres tubes de chansons françaises, ils proposent un véritable medley. Le festival montre aussi un autre genre : du grunge pour les amateurs de Nirvana joué par Fatima. Quel drôle de nom pour un groupe de grunge 90’s ! Lordi, très attendu, monte sur scène, masqués de monstres gargouilles. Cela fait du bien d’écouter un bon vieux hard rock classique. Toujours à amuser le public, le chanteur Tomi Petteri Putaansuu s’essaie à quelques mots en français tandis que les musiciens dodelinent de la tête comme un chien dans une voiture.

Honneur à l’Espagne avec le groupe de metal gore Avulsed avant de laisser la place au quintet allemand Eisbrecher. Le micro est haut perché pour leur chanteur géant Alexx Wesselsky, coiffé d’une casquette militaire. Les musiciens animent Mennecy d’un metal industriel, à la fois lourd et dansant. En fin de show, tous les fans heureux de ce second jour de festival rentrent chez eux, morts de fatigue après tant de fiesta.

Jour 3

Dimanche : réveil en douceur avec le groupe rock Old Silence et du rock metal alternatif After Us All qui rassemblent un public peu nombreux. C’est Stratagème, quatuor de hard rock old school français avec leurs 52 ans d’expérience au sein de l’hexagone qui commence à enfoncer le clou et met l’ambiance.

Sans convaincre, Deficiency continue d’animer cet après-midi de son thrash metal mélodique. Question : comment des thrashers peuvent-ils jouer du mélodique ? Demandez-leur !
ADX, le célèbre quintet français de la vieille école de hard rock joue tout en puissance. Les basses font exploser les trous des taupes et sortir les vers de terre du sol quand Phil assure au chant, sans la moindre ride.

On reste dans l’ancienne génération puisque Holy War déverse son black metal façon Venom, Sodom. Après cette série de groupes français, l’international revient. Ce sont, d’une part, Eldritch, de son power metal, et d’autre part, Deathless Legacy armé de metal obscur, tous deux d’Italie qui exposent sur scène leurs processus créatifs. L’énergie païenne des savoyards, Himinb Jorg et le black metal des suédois Dark Funeral enchaînent avant  l’arrivée des stars. Rise of the North Star, bien armé, est fortement acclamé. Mené par leur chanteur Vithia, ce quintet a une véritable identité musicale dans le fusion metal, alliant rap et metal à merveille. Tous les cinq déploient une énergie époustouflante et enflamment littéralement la fosse.

La nuit se termine sous la pluie mais le festival a émerveillé les yeux et les oreilles. On attend la prochaine édition avec impatience.