Jour 1 – Metal day
Cette édition du Rock Your Brain Fest s’annonce bien belle avec un sold-out pour les deux jours sur une jauge de deux mille personnes. La nouveauté cette année c’est qu’au lieu des deux scènes habituelles il y aura la mainstage dans la grande salle du Tanzmatten et une scène acoustique en extérieur. Je viens chaque année sur ce festival organisé royalement par l’association ZONE 51, une super équipe de gens compétents et sympas.
Dans le hall d’entrée sont installés un bar, divers stands de bijoux et autres objets artisanaux, des stands de CD et vinyls, de fringues et un stand Sea Shepherd. On trouve aussi les tables de merchandising et un espace pour les dédicaces des groupes. Dehors c’est immense, il y a la scène, une grande terrasse, de quoi se restaurer et boire, un coin près du feu et beaucoup de tables et bancs pour se poser. Et surtout il fait bon pour un mois d’octobre et pas de pluie à l’horizon.
Eight Sins
Il est 16h et c’est Eight Sins qui lance les hostilités. Je ne vais pas m’étendre sur les grenoblois que j’ai vus il y a trois mois au Mozhell Open Air, leur thrash hardcore est toujours aussi rapide et taillé pour le live. Le batteur est présent cette fois et ils lui fêtent son anniversaire sur scène. Lox excite toujours autant le public en réclamant un circle pit dès les premières mesures – « On vient de Grenoble la ville des braqueurs ! ». Je suis étonnée qu’il y ait déjà autant de monde car il est encore tôt, le public est déjà chaud ça promet pour la suite !
Daria Arkova
Tout au long des deux jours pendant les changements de plateau sur la mainstage des groupes vont se succéder sur la scène acoustique extérieure pour des sets de 30 minutes. On commence par Daria Arkova et ses musiciens. Cette compositrice interprète d’origine ukrainienne vit en Alsace. Ils nous livrent un set de dark rock tout en douceur, la voix est sublime, c’est mélancolique, le son de la guitare est pur. Après la tornade Eight Sins j’apprécie ce moment, dommage que les gens attablés plus loin soient un peu trop bruyants à mon goût. Ce qui est sûr c’est que j’ai envie d’aller creuser pour découvrir son univers.
Smash Hit Combo
Il est 17h30 et c’est au tour de Smash Hit Combo de retourner la salle. Je les ai vus également en juillet et je ne compte plus toutes les autres fois alors vous savez tout le bien que je pense de leur nu metal teinté de rapcore, de leur énergie et de leur bonne humeur. Je ne veux pas avoir l’air de me répéter, mon report du Mozhell est en ligne sur notre site ! Je me retrouve quand même frustrée car les lights sont difficiles à gérer alors je prends mon temps en attendant le bon moment mais je ne sais pas pourquoi – un excès de zèle de la sécu ? – on doit quitter le pit après les trois premiers titres alors que ce n’était pas prévu. Je profite quand même du show, autant sur scène que dans le public, en attendant d’aller leur faire la photo souvenir.
Breath From the Void
Retour sur la scène extérieure pour ce groupe local de groove metal. Ils sont cinq sur scène, assis sur un canapé. L’ambiance est chaleureuse avec des lumières roses, de la fumée comme j’aime pour faire des jolies photos, sans brouillard. La voix du chanteur prend aux tripes. Encore une fois je suis bluffée et j’ai du mal à les imaginer jouant et chantant du metal. Je ne sais même pas si j’ai envie de les entendre autrement tellement je suis sous le charme.
Black Bomb A
Bon je me répète mais c’est encore un groupe que j’ai vu cet été avec un set à peu près identique. Ces mecs sont incroyables, les BBA avec plus de mille concerts en trente ans sont toujours aussi forts et proches de leur public. Arno remarque qu’il y a des enfants dans la salle et remercie les parents de les emmener en concert. Les pogos et les slams déferlent mais toujours dans le respect des autres. J’adore leur reprise de Midnight Oil. Dès les premières notes de basse de « Mary » le titre qui clôt le set le public a déjà commencé à chanter, la communion est totale.
Redstones
Encore un groupe que je découvre sur la scène acoustique. Ils sont de Strasbourg et viennent présenter leur deuxième album de rock sorti en février. La voix est magnifique, les mélodies accrocheuses. C’est noir de monde pour les écouter. Quel défi et quel travail pour tous ces groupes de rock ou de metal d’arranger leur musique et de présenter des sets acoustiques de cette qualité, respect à eux.
Rise Of The Northstar
Il y a trois mois personne n’avait eu l’autorisation de les shooter et je l’avais un peu mal pris. Cette fois c’est open pour les cinq premiers titres. Un cerisier en fleurs et des grosses lanternes sont disposés de chaque côté de la batterie pour une ambiance japonisante, la scénographie en jette ! Après une intro de musique traditionnelle, les cinq ninjas des temps modernes attaquent fort avec les trois premiers titres de leur dernier album « Showdown » et font l’unanimité auprès du public. Le flow rapé de Vithia, la basse groovy, c’est la recette gagnante de ce quintet de metal crossover. Difficile de faire des photos tellement ça court partout et avec peu de lumières mais je dois m’adapter, on n’est pas à un concert de jazz !
Los Disidentes Del Sucio Motel
Je file dehors retrouver les strasbourgeois de LDDSM. Le défi de l’acoustique est moins difficile pour eux car ils ont sorti un EP magnifique (« Breathe ») il y a quelques mois et maitrisent le sujet. Cette fois je connais l’album et ils m’embarquent avec eux. Nicolas démarre seul au chant et à la guitare sur « Horizon » et il est rejoint par Daniel, on monte en puissance, Katia au violoncelle est sublime. Enfin une artiste féminine sur scène, je crois bien qu’elle sera la seule de la journée. Ils terminent par le tube « Blue Planet Child » et sont ovationnés par le public.
Mass Hysteria
« Furieux furieuses », c’est parti pour un set qui va marquer la soirée. C’est maintenant le top départ pour une marée de stages diving tout au long des 16 titres que le groupe de metal aux vingt-cinq ans de carrière va interpréter. Ils seront les seuls à jouer une heure et demie ce soir. C’est hallucinant cette communion entre Mouss et le public. Le show est rôdé, Fred joue avec les photographes et le public, tout le monde a le smile. Après trois titres je dois partir et me retrouve tout au fond, je ne vois plus rien ! Mass Hysteria est une véritable machine de guerre qui emporte tout sur son passage, je les ai vus de nombreuses fois et je me fais la même réflexion à chaque fois.
Depuis 16h pour chaque groupe j’ai l’impression que le son et la puissance sont au taquet, et bien non le groupe suivant est encore plus puissant et brutal !
Beyond The Void
Je suis bien curieuse de découvrir la version acoustique des titres des deux guitaristes de ce groupe de death metal. Ils nous font une version instrumentale sur guitares classiques, puis sur guitare et contrebasse. C’est très beau et on est vraiment loin des versions originales. Le public tape des mains et apprécie. C’est là qu’on voit que le metal demande une grande technicité. Ils ont dû bosser comme des malades pour adapter leurs morceaux, bravo messieurs !
Insanity Alert
Je retourne dans la grande salle pour le groupe de thrash metal autrichien Insanity Alert. Je les découvre ce soir et je ne suis pas déçue. Ils ne se prennent pas du tout au sérieux. C’est du gros délire sur scène avec des déguisements, de la fumée, des pancartes à messages et avec les paroles pour faire participer le public. Il y a un peu plus de place devant après la tornade Mass Hysteria alors les pogos reprennent. Le bassiste est mort de rire du début à la fin. Leur set est bourré de clins d’oeil musicaux et cinématographiques. La chanson « Moshemian Thrashody » est une merveille du genre. Mais attention, ça rigole mais ça joue et ça chante. Le public prend claque sur claque et en redemande. Le frontman est un vrai showman qui parle bien français. Un groupe à voir en live absolument.
Shaârghot
Il n’y a plus de concert sur la scène acoustique alors c’est un peu plus long d’attendre le dernier groupe, surtout qu’ils jouent à 1h30 du matin et que la fatigue commence à se faire sentir. Pour faire patienter le performer Skarskin se promène dans le pit et recouvre les visages des premiers rangs d’une pâte noire visqueuse. Trop tard pour moi, j’ai droit à une main noire plaquée sur le visage, c’est bon je suis baptisée on peut commencer ! Des silhouettes arrivent sur fond de lumières clignotantes et le show démarre. On voit à peine leurs magnifiques micros et leurs tenues cyber punk. Le public est toujours là et danse, c’est le groupe parfait pour terminer la première journée et transformer le Tanzmatten en dance-floor. La dernière fois que je les ai vus c’était en extérieur, des flammes sortaient de la basse, quel show ! Je suis quand même déçue car leur univers post apocalyptique est masqué par un écran de fumée, on ne voit rien. Les Shadows portent bien leur nom. Je dois les revoir en mars, j’espère que les conditions seront meilleures. Cela n’enlève rien à leur talent musical mais bon je suis photographe avant tout et je ressors frustrée quand les conditions sont trop compliquées.
Il est temps d’aller recharger les batteries pour être au top demain pour le Disorder Day.