Sun au micro de la team de Radio Graffiti et d’Alex, guitariste de Mortuary
SUN était programmée au Festival Rock’N Bock à Maxéville près de Nancy et a répondu aux questions de la team de Radio Graffiti et d’Alex le guitariste de Mortuary.
RG : Je trouve qu’on a de la chance d’accueillir une artiste qui a une poupée à son effigie !
SUN : J’ai reçu une Barbie par un fan anglais et j’ai trouvé ça trop mignon ! Je suis super attirée par tout ce qui est super girly même si c’est un peu en décalage avec ce que je fais et recevoir ma Barbie c’était chouette.
RG : Il faut offrir ça à vos enfants, une Barbie SUN !
SUN : Il y a beaucoup de petites filles qui viennent à mes concerts, après peut-être ne pas la faire en plastique !
RG : Rentrons dans le vif du sujet… Je ne te connaissais pas du tout et j’ai flashé sur ta voix, à quel moment de sa vie on s’aperçoit qu’on a une voix comme la tienne ?
SUN : J’ai toujours chanté, et le cri est venu dans ma vie à un moment où j’ai dû me défendre quand j’étais adolescente J’ai crié et je me suis rendu compte que j’avais un cri très fort. J’étais déjà dans des petits groupes de Rock car je suis Allemande et ça commence un peu plus tôt là-bas.
J’ai commencé à m’intéresser au Grunge, au Metal, je suis rentrée par le Néo Metal puis le Thrash, le Death, le Brutal Death et j’ai fini par faire du Brutal Death Metal et à me rendre compte que ma voix s’y prêtait très bien et j’ai développé ça pendant des années. A un moment ça ne me suffisait pas et j’avais envie de faire se joindre les deux mondes et commencer à travailler sur ma musique « Brutal Pop ».
ALEX : Tu avais un groupe de Metal Extreme aussi.
SUN : oui, Psychobolia. C’était des belles années, c’était ultra extrême. J’aimais bien aller dans ce sens là, où le batteur ne faisait que blaster, c’était vraiment dans une recherche de rage, c’est quelque chose qui était très positif, c’est une scène qui était très positive. Je n’ai jamais trouvé que la scène Death était suicidaire, il y avait une super énergie.
RG : Pour ceux qui ne connaîtraient pas Alex il est le fondateur de « Rock’N Child » et le guitariste de Mortuary.
SUN : C’est une star du Thrash Death !
ALEX : J’ai découvert SUN à travers « I Killed My Man » et j’ai tout de suite accroché sur la voix. Quand j’ai vu qu’elle était française je lui ai envoyé un petit message, elle connaissait Mortuary et je lui ai proposé de faire un morceau avec Rock’N Child. On a fait une reprise de Slayer (« Epidemic ») avec Monsieur Dirk Berbeuren, batteur de Scarve et qui joue maintenant avec Megadeth et deux guitaristes qui sont très bons : Nacho qui joue dans Desastre Natural au Chili et Guillerme Miranda, plus un bassiste ami de Dirk. J’avais demandé au bassiste de Napalm Death mais il était très pris par sa biographie.
RG : Et toi SUN tu as reçu ce message et tu es partie direct ?
SUN : Bien sûr ! C’est une scène qui me parle énormément et jusqu’aujourd’hui je reste influencée par cette scène, c’est de là que je viens. Je suis arrivée d’Allemagne en France à quinze ans, j’étais une ado et je suivais tous ces groupes. Là où j’habitais c’était les « Pitbull In the Nursery » qui était un groupe génial et je les embêtais toujours pour faire leur première partie. Scarve c’est un de mes groupes préférés, j’ai pu les connaître par les Pitbull et je me suis liée d’amitié avec eux aussi. Voilà, j’étais fan de cette époque donc ça me paraissait super logique de dire oui, pour moi c’était énorme, c’est aussi gros que d’autres choses beaucoup plus mainstream.
Un mélange intéressant et une vraie identité dans la musique de SUN
ALEX : Ça transpire dans ta musique le Metal Extreme, c’est pour ça que des mecs comme moi qui aiment le Metal Extreme ont accroché sur ta musique, avec le côté Grunge aussi que j’aime beaucoup. Il y a un mélange intéressant et une vraie identité.
RG : Justement SUN tu n’as pas peur de perdre le public metalleux ou de perdre le public pop?
SUN : Non, vu que je ne fais pas un mélange de prods, moi c’est à la chanson. C’est à dire que j’écris une chanson avant tout. Et comme j’ai appris la guitare avec le Metal Extrême ma chanson va être bourrée de riffs et de trucs de main droite parce que je suis guitariste rythmique. Ou je vais utiliser du tapping parce que j’avais envie d’utiliser un synthé mais que je préfère le faire à la guitare. Je ne pense pas que je perds les gens car je suis vraiment une songwriteuse et au contraire je vois dans les tournées – qu’on aille en Roumanie, en Estonie, au Laos, au Japon, en France, dans une fête de la saucisse ou au festival 666 – ça marche assez bien parce que pour moi le plus important c’est la chanson.
Il faut que la chanson fédère quelque chose, qu’il y ait une sincérité et qu’il n’y ait justement pas trop d’effets. Même dans les prods pour moi c’est important que ce ne soit pas trop datable dans le temps, qu’on ne dise pas “tu vois ça c’est une caisse claire typique de l’époque”. J’essaie de faire quelque chose d’assez intemporel. Pour moi l’arrangement se fait à la compo.
RG : Alors là on est au Rock’N Bock à Maxéville, en Lorraine. Tu as fait la première partie de Shaka Ponk récemment. Je trouve ça super que tu fasses des scènes de dingues mais que tu acceptes de venir à des concerts gratuits comme ici où c’est un festival familial, c’est chouette que tu n’aies pas la grosse tête!
SUN : Franchement pour être sincère il faut vraiment être Madonna de nos jours pour avoir la grosse tête. On reste humble, intermittent et c’est important de le dire. Pour moi il n’y a pas de limite, il n’y a pas de scène que je ne veux pas faire parce que je veux emmener ma Brutal pop partout.
RG : Il y a une pression de jouer sur des grosses scènes? De chauffer la salle pour Shaka PonK?
SUN : Non, ma maman faisait du chant à côté de ses métiers, elle était veuve et a beaucoup galéré. Je l’ai toujours vue donner le meilleur, dans un Ehpad ou dans un super truc. Je n’ai pas d’appréhension, plutôt plus d’excitation car j’ai hâte d’y aller quand c’est une Arena, c’est une autre matière, tu peux vraiment les énerver. Je pense qu’il ne faut pas hiérarchiser les concerts, c’est justement ça qui permet de rester un peu tranquille.
RG : De rester humain, de garder les pieds sur terre malgré tout.
SUN : Non franchement les gens qui n’ont pas les pieds sur terre j’en croise très peu dans ce métier.
L’écologie c’est quelque chose qui me tient à coeur …
RG : L’écologie ça a été un point commun avec Shaka Ponk?
SUN : Ah oui complètement. Ils sont géniaux, ils sont dans le partage. Je ne suis pas dans leur label, ni chez leur tourneur, je suis en totale indé donc ils n’ont aucun intérêt à me mettre en première partie. Ils insistent pour mettre en avant des artistes indés. Ils sont hyper investis dans l’écologie. Je trouve ça génial de voir leur catering, hyper responsable, ils essaient de faire du mieux qu’ils peuvent partout et c’est trop cool.
RG : Toi dans ce domaine tu as eu d’autres projets aussi.
SUN : Oui, j’ai fait un spectacle avec le compositeur Camille Rocailleux autour de l’écologie. C’est quelque chose qui me tient à coeur. Le spectacle était un peu en circuit fermé malheureusement et on n’a pas pu le porter aussi loin qu’on aurait voulu.
ALEX : Si vous le voyez quelque part il faut y aller, c’est génial! Camille a su t’exploiter à bon escient.
SUN : Tu connais l’histoire ? Camille c’est lui qui m’a repérée quand j’avais dix-neuf ans. Il cherchait une nana un peu décalée et m’a trouvée sur Internet. C’est grace à lui que j’ai eu ma première intermittence et on est resté amis. C’est un super compositeur, on a écrit des morceaux ensemble pour mon tout premier EP quand j’étais super jeune.
ALEX : Il t’a ouvert des portes dans le théâtre aussi?
SUN : Je suis arrivée dans le théâtre parce que j’étais dans ce circuit de scène nationale, il m’a quand même apporté tout ça et moi je le forçais à mettre de la double dans ses spectacles!
RG : En mai il y a eu un single. Un album pour bientôt?
SUN : Oui ça vient. J’ai mon label et j’ai mis beaucoup de temps à avoir une équipe solide autour de moi. J’aime tellement ces chansons que j’ai envie de faire ça bien. L’album vient, des singles viennent, l’équipe est en place, je suis très très heureuse d’avoir trouvé des partenariats dans mes voyages autour du monde. Et tout ça avec mon binôme Bassem, on fait tout à deux.
ALEX : Et la conception tu veux en parler?
SUN : Oui. J’avais une idée précise de ce que je voulais alors j’ai fait mes batteries au Batiscaphe à Nantes, j’ai fait les voix un peu partout, j’ai mixé certains titres avec Shita Shinoda, un Japonais que j’adore et qui vit en Angleterre et j’ai fait le reste de l’album avec mon ingé son en live Guillaume Pavesi.
RG : Peut-être qu’il y aura un nouveau projet avec Rock’N Child?
SUN : Ah oui dès que possible! Tout ce qui est avec Alex je dis oui!
ALEX : Je suis bien entouré!
RG : Pour ceux qui découvrent, Rock’N Child c’est un projet collectif dont Alex est à l’origine. Les fonds collectés grâce au dernier album sont destinés à l’association “Pour vaincre la Mucoviscidose”.
Un grand merci à l’équipe de Radio Graffiti, à ALEX, BASSEM et surtout à SUN pour sa gentillesse et son humilité.