Focus sur Stubborn Trees qui nous présente leur premier album, « The Stronger The Wind… »
Interview réalisée par Martine Varago pour My Rock Revolution dans un magasin d’instruments de musique à St Maximin dans l’Oise.
Après un premier EP éponyme aux influences diverses sorti en 2020 (Nirvana, Silverchair, Pixies, Highly Suspect, Filter, Stuck in The Sound), « Roots », le deuxième EP des Stubborn Trees, paraît fin 2021. Ce dernier a bénéficié de bons retours dans la presse spécialisée (Rolling Stone, Rock & Folk, Longueur d’Ondes…) et a permis au groupe de se produire sur une vingtaine de scènes, notamment en région parisienne et dans l’Oise, d’où le groupe est originaire.
Plusieurs titres ont été illustrés par des clips scénarisés par le groupe, à l’instar de « Carpe Diem » à la réalisation ambitieuse et remarquée, de « What You Want » et de « What’s Left » qui se déroule dans un univers rock post-apocalyptique qui va dans le sens de l’engagement écologique du groupe. Fin 2024, le groupe est de retour avec un nouveau single ultra efficace, « The Rain », annonçant la sortie de leur premier album, « The Stronger The Wind… », paru le 22 novembre en auto-production. Mixé par Fred Duquesne, Mastering par Thibault Chaumont.
- Présentez votre line-up actuel et les lignes fortes de vos rencontres.
Yann : Le line-up actuel comprend Yann, moi-même, guitariste-chanteur du groupe.
Laurie : Je suis à la basse et au chant. Et Julien à la guitare.
Camille : A la batterie.
- Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Laurie : On a commencé ensemble avec Yann. On avait chacun des compositions. On a rencontré par la suite Julien par l’intermédiaire d’amis. Il a souhaité rejoindre le projet. Puis il nous a, à son tour, présenté Camille, son ami d’enfance. Tous les deux nous ont rejoints en 2019 et c’est à partir de cette date que l’on a eu notre groupe complet.
- Pourquoi avoir monté un groupe qui semble rendre hommage au grunge, à Nirvana ?
Yann : La partie grunge, c’est particulièrement celle qui m’affecte le plus. C’est l’une de nos plus grosses influences et c’est pour cela qu’on le ressent plus à l’écoute. On a d’autres influences : on part des Beatles jusqu’aux groupes actuels, allant du metal à divers styles de courants rock.
Laurie : On aime le rock dans sa globalité ! On aborde plusieurs styles et c’est vraiment toutes nos influences qui se mélangent et qui nous inspirent.
Yann : Tout cela vient se greffer autour du groupe, ce qui fait que l’on ne joue pas spécifiquement que du grunge.
- Votre idole dans le domaine de la musique vous a-t-il transmis la passion de cet art ?
Yann : Je suis allé le voir hier, jeudi 5 décembre, c’est Paul McCartney. Donc, le déclencheur ça a été les Beatles.
Laurie : Pour moi ça a été Nirvana. Ensuite, j’ai exploré tous les courants du rock et du hard rock comme Led Zeppelin, Deep Purple, les Beatles.
Camille : Pour moi, le déclencheur, ça a été Led Zeppelin, le batteur John Bonham.
- Pourtant, vous n’appartenez pas à la jeunesse de la génération des années 60 et 70 ! Comment en êtes-vous venus à écouter ces anciens groupes ?
Camille et Yann : Les parents.
Laurie : La curiosité. Ce qui passait à la radio ne me plaisait pas et donc je suis allée fouiller dans le passé du rock et j’ai découvert plein de courants musicaux qui m’ont plu. Mélangé à des choses actuelles, on s’est créé notre culture musicale de cette manière.
Yann : On a commencé par écouter ce que nos parents nous ont fait entendre. Pour moi, c’était les Beatles, Deep Purple et Police. Notre culture musicale s’est enrichie et on s’est mis à écouter du metal comme Filter, Emigrate, Pain.
Laurie : Des groupes comme Muse, The Pixies aussi nous ont intéressés.
Résilience écologique
- Vos paroles sont empruntées de résilience écologique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette cause ?
Laurie : Nous vivons dans un environnement proche de la forêt et nous sommes conscients de tous nos problèmes environnementaux. Nous sommes sensibilisés par les problèmes des forêts et c’est un thème qui revient dans nos chansons.
Notre groupe se nomme Stubborn Trees, c’est-à-dire les arbres têtus. L’arbre continue son chemin quoi qu’il arrive.
- On sait que les tournées et les festivals sont très énergivores. Comment penser une industrie de la musique plus écoresponsable quand on voit la consommation dans les concerts et les festivals ? Avez-vous des idées à ce sujet ?
Laurie : Nous démarrons en tant que groupe et nous n’avons pas encore ce recul. La décision de Shaka Ponk est intéressante : voir et avancer en essayant de réfléchir à des solutions. On voit qu’il y a beaucoup de choses qui ont changé : les verres, les toilettes sèches. Cela a beaucoup évolué ces dernières années mais il y a encore beaucoup de travail.
- Défendez-vous d’autres causes ?
Yann : On peut parler de libertés individuelles. Comme « No One » où personne ne m’empêchera de faire ce dont j’ai envie et de s’affranchir des limites que la société peut imposer par moment.
Laurie : Du temps qui passe dans « Dust », « Give Me Time », d’espoir tel que dans « Yes » qui montre que l’on peut s’échapper des cercles vicieux, des relations toxiques. Les paroles « Step Down » traitent du fait que je me sente bien ici et que l’on va me voir un moment là.
- Mais si on ne pose pas de limite, c’est ainsi que l’on détruit la planète aussi !
Yann : Sur le thème de l’écologie, il en faut clairement. Mais dans le domaine du salariat, il existe des limites individuelles que l’on n’est pas forcément prêts à accepter. Par exemple, je travaille à mon compte et j’ai plus de liberté. Chacun peut choisir.
- Quelle est la culture la plus proche de l’environnement finalement ?
Yann : Les Bouddhistes. Devenons tous moines !
Laurie : Je n’ai pas de solution car je ne travaille pas dans ce domaine mais on peut développer une économie vertueuse. Il y a tout un monde de pensées à changer, par exemple, posséder des objets que l’on remplace sans cesse, ou faire du jetable en permanence. On y vient progressivement.
« The Stronger The Wind… », 1er album de Stubborn Trees sorti le 22 novembre dernier
- L’objectif de cette interview est de parler bien évidemment de votre premier album, sorti le 22 novembre dernier. Vous vous êtes auto-produits pour des raisons à la fois artistiques et financières. Pouvez-vous détailler votre processus de création ?
Yann : On commence par la musique. Chacun de son côté compose ses chansons même si, au final, on chante tous sur les morceaux. On sélectionne les maquettes.
Laurie : Une fois que l’on a sélectionné les maquettes, on travaille tous ensemble. Julien va travailler sur les arrangements, Camille travaille sur sa batterie puis on remet toutes ces pistes au propre pour envoyer à l’ingénieur qui va faire le mix, donc à Fred Duquesne, le guitariste de Mass Hysteria.
- Comment allez-vous promouvoir ce LP ? Avez-vous des dates de concerts à annoncer ou des participations à des festivals pour l’an prochain ?
Laurie : On est en plein booking, donc on n’annonce pas encore les dates.
- Quelque chose à ajouter ?
Laurie : Ce qui nous caractérise, c’est qu’on fait tout nous-mêmes, ça va de la musique à la pochette en passant par les clips et l’écriture. Nous sommes également investis dans l’univers visuel, comme pour la création de la pochette. C’est un projet complet et le fait de maîtriser un peu tous les aspects nous permet d’exprimer complètement l’essentiel.
- Ce n’est pas trop difficile avec le travail à côté ? Cela demande beaucoup d’énergie !
Laurie et Yann : Si ! (Rires)
Laurie : Il y a des périodes beaucoup plus difficiles. Par exemple lorsqu’on est en production de clip, c’est un peu plus compliqué, un peu plus prenant.
Yann : On travaille tous les deux en freelance, donc on peut le faire, on peut aménager notre temps comme on veut, ça aide !
Contact Presse : Merci à NRV Promotion, Angela Dufin
Crédit photos : © Youri Lenquette