Interview du groupe Matrass
Côté musique, il y a beaucoup de talents dans la Métropole Bordelaise, … l’occasion pour nous de vous présenter le groupe MATRASS.
Bonjour à vous. Qui êtes-vous ? Parlez-nous de la création du groupe ? Comment définiriez-vous votre musique ?
VICTOR (guitare) : Nous sommes originaires de Bordeaux. J’ai créé ce projet en novembre 2015 pour faire de la scène et jouer du rock/metal. Par le biais d’amis j’ai rencontré Malo (ancien batteur) et Simon, l’autre guitariste actuel. Rémi notre premier bassiste et Kevin, premier chanteur nous ont vite rejoint.
Nous avons débuté les concerts en 2017, Vianney (2ème bassiste) nous a rejoint à ce moment-là. Nous avons enchainé plus de 15 dates et sorti un premier ep autoproduit qui avait pour titre « Fulfillment ».
Tout est allé très vite au début, puis ça s’est un peu calmé. Le Covid est passé par là et le groupe a eu aussi de nouveaux remaniements de line up avec chronologiquement l’arrivée de Corentin à la basse, Clémentine au chant et plus récemment Baptiste derrière les fûts.
Un deuxième ep « Inner Wars », distribué par le jeune label bordelais La Tangente, est enregistré en 2022.
Nous arrivons aujourd’hui à trouver vraiment ce qui nous définit musicalement. L’arrivée de nouveaux musiciens dans le projet a fait évoluer la direction artistique à chaque fois, pour arriver aujourd’hui sur du Post Métal. C’est une musique qui allie des moments très ambiants, planants, hypnotiques et d’autres plus violents, tranchants, massifs. Vocalement ça se ressent tel quel avec une alternance entre voix claire, cristalline et du scream.
Autodidactes ou études suivies
Quels sont vos parcours respectifs, vos influences majeures à chacun ?
SIMON (guitare) :
Mes influences tournent autour de Gojira, Jeff Buckley, Debussy, Rosetta, … et je joue de la guitare depuis l’âge de 13ans (cours école de musique, cours particuliers).
CORENTIN (basse) :
Moi mes influences sont le groupe Intervals, notamment son bassiste Jacob Umansky, The Ocean (Mattias Hagerstrand), Evan Brewer, … et comme dirait Johnny, « toute la musique que j’aime ». Je joue de la basse depuis l’âge de 13 ans avec prof particulier / cours en asso, puis 3 ans de CIAM à Bordeaux suivis de 6 ans de Conservatoire à Bordeaux.
BAPTISTE (batterie) :
Pour les influences je dirais Leprous, les Beatles, le groupe Vola, … j’aime aussi beaucoup le jeu de Morgan Berthet batteur incroyable de Kadinja, Myrath et Klone.
Mon parcours : Conservatoire et École Dante Agostini à Bordeaux.
VICTOR (guitare) :
Mes influences sont le deathcore/hardcore/djent mais aussi le postrock, le postmetal, le hip hop et les 70´s. Je joue de la guitare depuis l’âge de 16 ans (cours école de musique puis cycle intensif au CIAM de Bordeaux).
CLEMENTINE (chant) :
J’ai commencé à chanter autour de mes 15 ans, après pas mal d’années de piano et quelques-unes de guitare. Pour le saxophone, ma pratique a toujours été en pointillés et plutôt pour m’amuser lors de jams. Mes influences tournent autour du post-hardcore (La Dispute), du metal moderne assez mélodique ou « lourd » (The Ocean), mais avec beaucoup d’inspiration diverses autour du jazz contemporain (Chick Corea, Youn Sun Nah, Tigran Hamasyan) et de la scène pop/folk indépendante (Björk, Aurora, gggolddd…).
Qui fait quoi au sein du groupe …
En termes artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusqu’à son enregistrement ? Qui amène l’idée, le riff de base ?
VICTOR :
En règle générale, j’amène l’idée de base, soit un riff, une grille d’accords ou un morceau complet. SIMON propose de plus en plus de choses également. Nous créons les morceaux sur un logiciel de MAO, cela permet de modifier les structures/riffs à l’infini, de prendre du recul assez vite sur les morceaux et de s’envoyer les fichiers pour bosser chacun de notre côté. Chaque morceau est une proposition, le plus souvent tout cela est remodelé à plusieurs pour que l’ensemble du groupe y trouve son compte et puisse y mettre sa patte. Dans d’autres cas le morceau parle à tout le monde et on ne retouche pas grand-chose. Une fois le volet instrumental bien avancé/fini, CLEMENTINE propose ses lignes de chant. Enfin lorsque chacun maîtrise bien ses parties on le joue en répétition, pour se familiariser avec et puis on le teste en live et c’est là que l’on voit si ça fonctionne vraiment. On aime bien le laisser vivre quelques mois avant de l’enregistrer.
Et les paroles, qui s’attelle à la tâche ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
C’est CLEMENTINE qui se charge de l’écriture des paroles. Elles sont généralement issues de pérégrinations ou de réflexions personnelles, souvent liées aux grandes décisions ou changements qu’on opère dans une vie, ou bien à des sujets sociétaux – mais on y trouve toujours en filigrane un regard sur la nature humaine. « The Tide » a par contre été écrite par Albéric Lehuédé, un ami de Clémentine qui aime à traiter des mêmes sujets : la transformation de soi et la présence à l’instant, en l’occurrence.
Votre avis sur la scène metal nationale ?
Quel est votre avis sur la scène metal en France (groupes, public, recherche de dates et tournées, festivals …) ?
VICTOR : Je trouve que l’on a une bonne scène métal en France, très variée et de très bonne qualité. Tous les styles sont représentés c’est agréable d’avoir autant de choix. Cependant ça reste une niche, et pour moi le metal n’est pas assez représenté dans le paysage musical français bien que des groupes comme Gojira permettent son expansion.
Heureusement ça se développe de plus en plus, on le voit notamment au travers des festivals comme le Hellfest, le Motocultor, le 666, Queyrock, … et bien d’autres.
Nous concernant, Marie notre bookeuse nous trouve de plus en plus de dates, mais ça reste toutefois difficile ! Néanmoins nous sommes contents d’observer que les gens se déplacent quand on arrive dans une nouvelle ville, le public metal reste assez curieux et fidèle, … tant mieux.
CLEMENTINE : C’est cool de voir se monter des mouvements comme « More women on stage ». Personnellement, j’ai hâte de croiser plus de femmes dans ce milieu, ce qui a été extrêmement rare jusqu’ici ! Je trouve aussi que l’on vit une époque sympa en termes d’évolution du style. Il y a tellement de possibilités en termes d’inspirations et une accessibilité extrêmement facile à une grande variété de contenus, en plus des moyens techniques qui sont de plus en plus appropriés me semble-t-il par les groupes émergents.
Ça donne au final de chouettes mélanges. Notamment, on voit beaucoup de styles de metal très différents se croiser aujourd’hui sur les scènes de festivals, et je trouve ça assez rafraîchissant.
SIMON :
Par rapport à la scène metal en France cela se démocratise de plus en plus grâce à des groupes comme Gojira et plus récemment la scène hardcore (Landmvrks, Rotns, Novelists) de plus en plus présente ces dernières années.
Il y a aussi l’effet Hellfest qui est devenu une « machine de guerre ». Il a le mérite d’avoir prouvé que c’était possible de faire ça en France et aujourd’hui de plus en plus de festival (plus ou moins gros) voient le jour. Pour ce qui est de la recherche de dates pour les « petits » groupes c’est pas toujours facile. Paradoxalement les lieux spécialisés se font rares depuis le Covid. Mais la scène reste présente.
Des projets, des dates à annoncer ?
Nous sommes en ce moment en train de composer notre premier album. On aimerait y consacrer encore plus de temps mais nous devons assurés les concerts, festivals qui sont programmés actuellement et prochainement.
Alors on essaye de gérer au mieux notre planning, comme la plupart des groupes. Nous allons prévoir une tournée suite à la parution de cet album. Pour cette année de nouvelles choses devraient sortir avant l’été, et à l’automne. On en dit pas plus !
Un mot pour donner envie à nos lecteurs de suivre le groupe ?
Merci de nous avoir donné l’opportunité de nous exprimer ici, merci à Thierry pour l’attention qu’il nous a porté. Pour vous lecteurs, si vous aimez le calme et la tempête, si vous aimez les ambiances atmosphériques du post et les passages massifs et puissants du métal, venez nous voir en live et d’ici là vous pouvez nous écouter sur toutes les plateformes, allez voir le clip de « the tide » sur YouTube, et choisir quel tee-shirt Matrass vous ira le mieux sur notre Bandcamp.