Rotting Christ/Borknagar/Seth, 3 pionniers pour une soirée Montpelliéraine de feu
Live Report de Jérémy Djay
Nous voici arrivés à la sixième édition du festival Ex-Tenebris Lux (13/10 au 14/11). Une première édition pour ma part! Rendez-vous donc en plein coeur de Montpellier, au Rockstore plus précisément, salle bien connue des amateurs de metal et bien identifiable avec sa Cadillac encastrée dans la façade. 17h30, déjà une cinquantaine de personnes attendent de pouvoir pénétrer dans l’antre. Quarante minutes plus tard, on y est, reste plus qu’à attendre le début. Une petite bière avec les amis et let’s go on y va.
Seth (Black metal / France) 18h45 – 19h30
C’est donc Seth, un des pionniers et un des plus grands groupes de black français qui ont la lourde tâche d’ouvrir la soirée, avant les deux mastodontes. Au niveau du show, on est sur du très bon ! Saint Vincent, vêtu de sa cape au style ecclésiastique, occupe la scène avec son jeu et sa dague. Ça s’accorde parfaitement avec les thèmes abordés par le groupe. En parlant de musique c’est du lourd. Outre les riffs catchy (oui, ils restent en tête donc c’est catchy, n’en déplaise aux têtes creuses), le blast beat puissant est juste impressionnant et prend aux tripes. On est clairement sur ce qui se fait de mieux en black en France. Petit bémol, le clavier, un peu trop en retrait pendant le show, on y perd, c’est dommage. Ouverture réussie pour Seth qui a su galvaniser le public et le chauffer pour la suite, avec un très bon set de qualité sans fausse note.
Borknagar (Black avant garde prog / Norvège) 19h45 – 20h50
Petite pause le temps que les roadies (merci à eux, peu importe le groupe ou l’événement pour le boulot accompli) usent de leurs pouvoirs et on repart. Une fois de plus on est là dans un des genres que j’apprécie peut être le plus. Avec un lineup d’une qualité folle (en même temps, il y a Vortex… donc meilleur lineup de l’univers), mené par Øystein (compositeur de talent cela va sans dire), Borknagar va nous emporter dans les étendues froides de Norvège. Le concert s’ouvre sur « Summits » (morceau phare du dernier album « Fall »). On part ensuite sur des sonorités plus black avec du blast beat rapide mais toujours ce chant fabuleux de Lazar et Vortex. Les changements d’ambiance au fur et à mesure du set sont maîtrisés et cohérents, c’est là que l’on voit le talent d’un groupe pour nous transporter dans son univers. Coté scéno, besoin de rien quand on s’appelle Borknagar! Le groupe remplit la scène de sa présence. Le jeu de lumière est bien prenant, un peu trop épileptique par moment mais quand on plane les yeux fermés, c’est secondaire. Pour terminer, parce que ça commence à être long, voir un public chanter sur ce genre de musique c’est toujours étonnant. C’est vous dire ce qu’arrive à dégager Borknagar et l’impact qu’ils ont sur l’audience.
Rotting Christ (Gothic black metal / Grèce) – 21h15 – 22h30
(Photo by : © Leonard Kötters)
Seconde fois de l’année que je vois Rotting Christ (Sylak en plein jour, là ça va changer niveau ambiance), et c’est trop bien. Tête d’affiche de la soirée d’ouverture de la sixième édition du festival montpelliérain Ex-Tenebris Lux, les frères Tolis vont nous envoyer un black metal lourd et blasphématoire en pleine face. Le public est plus que chaud, à peine les lumières baissées, ça hurle et appelle le groupe à pleins poumons. Première note, on part sur de la violence histoire de le motiver encore plus. Comme à son habitude, Sakis échange beaucoup avec son public. Ils sont heureux d’être sur scène, ça se voit ! Entre les sourires, regards complices et les appels au public, ça donne une ambiance électrique. Un moshpit va jusqu’à se former sur les battements frénétiques des grosses caisses de Themis, et dieu sait qu’il tape fort! Que dire des solos… c’est une des spécialités, de mon point de vue, de Rotting Christ, que ça soit les anciens ou nouveaux morceaux, parfaitement exécutés par Georges. Avec la mise en scène qui va bien, histoire que l’on puisse bien voir ses mains. Un petit wall of death demandé par le groupe se lance sur « Societas Satanas » (avec ses relents de trash metal). Voilà le dernier morceau, on clôture donc avec « The Raven ». Eh bien non ! Le public en redemande, crie pour un retour du groupe. Nous avons donc le droit à un Encore avec « Noctis Era » ! Les bonnes choses ont une fin (hélas) mais c’est un show qui va rester en tête un long moment. Je suis heureux d’avoir enfin assisté à un de leurs shows en salle. C’est quelque chose.
Conclusion
Ce fut une soirée pour moi exceptionnelle. Trois grands groupes de black metal de différents styles se sont déchainés pour nous offrir des prestations d’un niveau élevé. Une salle mythique de Montpellier, avec un son de qualité (sauf les claviers, c’est dommage) et une vue sur la scène parfaite peu importe l’endroit où l’on se trouve.
Un grand merci à l’asso « What the Fest » ainsi qu’à Alex de « M&O Office Agency » pour ce grand moment, ainsi que pour leur accueil.
Merci aux bénévoles, techniciens et roadies. Sans eux, rien ne serait possible.